DÉCOUVRIR LE DOMAINE > Des collections remarquables
Du style Louis XV à la Restauration
Les collections de meubles, sculptures, peintures et objets précieux du Château de Valençay lui donnent le cachet d’une demeure encore habitée. Témoins des changements de régimes qui ont gouverné la France au cours de la vie du prince de Talleyrand, des styles variés s’harmonisent pour contribuer au charme des lieux. Dans la lumière venue des vastes fenêtres, le mobilier Empire impressionne par sa puissance, sa robustesse et ses références à l’épopée napoléonienne. Celui du XVIIIe évoque par son élégance et sa grâce, l’esprit léger et mondain particulier à la sociabilité aristocratique qui a formé les goûts et le savoir vivre du grand seigneur que Talleyrand n’a jamais cessé d’être.
Grand salon
Avec un imposant bureau bibliothèque, un secrétaire à abattant, une table provenant probablement du palais Kaunitz occupé par Talleyrand lors du congrès de Vienne, le style Empire luit de tout son acajou et de ses bronzes dorés sous des lustres en cristal de Bohème. Il se retrouve dans les fauteuils, chaises et canapés dont les tapisseries, toutes différentes et brodées par les dames de la cour d’Espagne, reproduisent des feuilles recueillies dans le parc.
Salon bleu
La table Louis XV a été transformée en table de jeu par les Princes espagnols. Grand joueur, Talleyrand a sûrement apprécié. Tout autour? Des sièges et petits meubles de même style ou de style Louis XVI. Un splendide bureau Mazarin du début du XVIIIe, avec marqueterie de cuivre et d’écaille rouge de tortue, est attribué à André-Charles Boulle. Des vases en porcelaine de Chine et du Japon, un élégant bureau à gradin plaqué de panneaux de laque japonaise noire à décors dorés, un paravent à six feuilles en laque de Coromandel originaire de Chine et une paire de boîtes rondes à compartiments en bois laqué noir du Japon témoignent du goût de l’époque pour les objets venus d’Extrême-Orient.
Chambre du Roi d’Espagne
Un bel ensemble Empire meuble la plus vaste chambre du château que le prince des Asturies a occupé de 1808 à 1814. Prisonnier de Napoléon, celui qui va devenir le roi Ferdinand VII vit dans une prison dorée grâce aux attentions de Talleyrand et aux ordres qu’il transmettra régulièrement pendant son absence. Un lit de style Louis XVI lui a été spécialement fabriqué, des petits meubles à gants, bas et mouchoirs apportent leur touche de raffinement et le miroir psyché, sa nouveauté. Sur les murs, un précieux papier peint panoramique en grisailles, illustre des épisodes de la vie de Psyché et de Cupidon.
Chambre de la duchesse de Dino
La duchesse de Dino, nièce bien-aimée devenue compagne de Talleyrand, contemple depuis son portrait en robe d’apparat peint par Chabord, son ancien univers. Un très beau mobilier en acajou, dans lequel se distingue en particulier un lit bateau de style Restauration, en acajou de Cuba. Dans le cabinet de toilette attenant à la chambre, une baignoire en cuivre du XIXe et une rare chaise-bidet Régence.
Salle à manger
La salle à manger offre dans un vaste espace, une magnifique table en acajou pour trente-six convives, des consoles rafraîchissantes en marbre, une table à trancher, et l’agrément de sa décoration. Deux belles tapisseries de Beauvais d’époque Empire répondent par leurs motifs antiques à l’œuvre attribuée à Canova : une statue d’Hébé, déesse grecque de la jeunesse et de la vitalité.
Salle des Trésors
Depuis 2018, une salle à la scénographie muséale met en valeur les objets intimes et historiques ayant appartenu à Talleyrand. Cette collection, en complément des marbres, du mobilier Empire, des oeuvres d’art et autres objets précieux venus jusque d’Extrême-Orient, permet une approche plus sensible du personnage.
Galerie des portraits de famille
Elle est ornée de statues et bustes néoclassiques du XIXe, de sièges Empire et de six portraits de parents et d’ancêtres de Talleyrand. Celui-ci les a commandés à Joseph Chabord, en 1817, soucieux d’affirmer une filiation prestigieuse remontant aux comtes de Périgord.
Salon de musique
Parquet à la Versailles, boiseries sculptées et peinture d’origine sont de style Louis XVI. Un piano-forte de 1808, signé du compositeur Dussek, provient
de la célèbre maison Erard. La harpe de 1818, en bois doré et vert, est due au facteur François-Joseph de Frey.
Chambre de la princesse de Bénévent
Celle qui fut l’épouse de Talleyrand a porté le titre de princesse de Bénévent, quand celui-ci a reçu de Napoléon, en 1806, le duché de Bénévent, une propriété du Saint-Siège enclavée dans le royaume de Naples. Dans sa chambre, l’ensemble
du mobilier date du XVIIIe siècle.
Chambre des invités
Le lit Directoire a appartenu à la célèbre femme de lettres Madame de Staël. Un petit guéridon étonne avec ses hiéroglyphes et ses trois pieds surmontés de têtes de lions et chaussés de sabots. Il a été conçu pour une fabrique, comme on appelait alors les édifices de fantaisie dans les parcs et jardins.
Chambre du Prince de Talleyrand
Le beau mobilier Empire provient en partie de l’hôtel Saint-Florentin, à Paris, où Talleyrand mourut en 1838. Lit en acajou avec montant surmonté d’une tête d’Egyptienne, commode retour d’Egypte avec dessus en marbre et pieds à griffes, guéridon à deux plateaux en marbre, trois pieds arrondis à griffes et tête d’épervier, motifs en bronze doré.
Cabinet de travail
Il réunit des meubles de travail ayant appartenu à Talleyrand. Le grand secrétaire du début du XIXe lui aurait été offert par le prince Murat, roi de Naples. Il comporte de nombreux tiroirs et des caches. La table de travail plaquée acajou et le fauteuil à soufflets en cuir ont servi lors de la dernière mission diplomatique de Talleyrand, à Londres de 1830 à 1834, pour le roi Louis-Philippe.
Cabinet de toilette
Tendu de toile de Jouy, il sépare les deux chambres et servait auparavant d’antichambre. Les soins du corps se donnaient dans de petits cabinets près des alcôves. On a rassemblé ici quelques objets et meubles de toilette des XVIIIe et XIXe siècles.
Les cuisines
Elles sont dotées de fourneaux et de nombreux ustensiles en cuivre et sont largement logées dans les sous-sols des XVIIe et XVIIIe siècles. Antonin Carême y fit merveille comme partout où le conduisit la carrière de Talleyrand durant douze ans.
Salle Jacques d’Estampes
Au premier étage du donjon, se situe une salle qui porte encore témoignage du goût des personnes de haut rang pour les intérieurs colorés au temps de la Renaissance. Sous un plafond à la française qui a conservé ses motifs peints, une cheminée imposante offre au centre de sa hotte une magnifique corbeille de fleurs.
Salle basse
En sous-sol de l’aile ouest, un long couloir en pente permet de cheminer jusqu’à une salle située sous la cour d’Honneur. C’est le dernier vestige visible d’un château-fort édifié au XIIIe siècle. Fractionnée en trois travées par des arcs épais, sa voûte en berceau brisé couvre une surface de 49,50 mètres carrés.